Centre Français de Référence des Maladies Trophoblastiques

L’équipe du Centre Français de Référence des Maladies Trophoblastiques (CRMT) est multidisciplinaire et rassemble des experts médicaux situés aux quatre coins de la France. Il a été créé en 1999 pour optimiser la prise en charge des patientes atteintes de môle hydatiforme ou de tumeur trophoblastique. La rareté de cette affection fait qu’elle est souvent mal connue et nécessite la concertation de praticiens de diverses disciplines : gynécologues-obstétriciens, oncologues médicaux, radiologues et médecins nucléaires, anatomopathologistes, généticiens et biologistes. Les travaux de recherche que le CRMT mène impliquent les équipes de biostatistiques et de santé publiques des Hospices Civils de Lyon. Les locaux se trouvent au CHU Lyon Sud.

Équipe

  • Médecin responsable du Centre : Pr Pierre-Adrien Bolze
  • Co-coordination du Centre : Dr Fabienne Allias
  • Chargée de projet : Touria Hajri

Équipe chirurgie gynécologique obstétrique:

  • Pr François Golfier (hôpital Lyon Sud)
  • Pr Pierre-Adrien Bolze (hôpital Lyon Sud)
  • Dr Jérôme Massardier (hôpital Femme Mère Enfant)
  • Dr Pierre Descargues (hôpital Lyon Sud)

Équipe oncologie

  • Pr Benoit You (hôpital Lyon Sud)
  • Pr Jean-Pierre Lotz (APHP Tenon)
  • Dr Mathieu Jamelot (APHP Tenon)

Équipe Anatomopathologie

  • Pr Mojgan Devouassoux-Shisheboran (hôpital Lyon Sud)
  • Pr Pascale Marcorelles (CHU Brest)
  • Dr Fabienne Allias (hôpital Lyon Sud)
  • Dr Lucie Gaillot Durand (hôpital Lyon Sud)
  • Dr Alexis Trecourt (hôpital Lyon Sud)
  • Dr Gerlinde Averous (CHRU Strasbourg)
  • Dr Anne-CLaude Riera Laussel (Medipath Aix Marseille)
  • Dr Marie Hélène Saint Frison (APHP Robert Debré)
  • Dr Jacqueline Aziza (CHU Toulouse)
  • Dr Pauline Le Van Quyen (CHU Strasbourg)
  • Dr Marion Carmassi (Medipath, Le Pontet)

Équipe Imagerie radiodiagnostic

  • Pr Pascal Rousset (hôpital Lyon Sud)

Équipe Biologie (biochimie, génétique)

  • Dr Renaud Tourraine (CHU Saint Etienne)
  • Dr Virginie Vlaeminck (hôpital Lyon Sud)
  • Dr Laurence Chardon (Groupement Hospitalier Est, HCL)

Équipe administrative

  • Mme Emily Delbosco
  • Mme Isabelle Commarmond

1. Nombre de femmes ayant bénéficié des services du centre

Depuis le 1er novembre 1999 et jusqu’en juin 2025, 15957 dossiers ont été enregistrés au Centre.

Parmi ces 15957 dossiers recensés, on compte 12725 dossiers de môle hydatiforme, 2328 dossiers de tumeur trophoblastique et 904 autres dossiers pour lesquels la relecture du prélèvement n’a pas confirmé le diagnostic de grossesse môlaire. Pour ces patientes la surveillance des hCG a donc pu être interrompue.

Ces 15053 dossiers de maladie trophoblastique correspondent à 14878 patientes. En effet 157 patientes ont présenté deux épisodes différents, 6 autres en ont présenté trois et 3 patientes en ont présenté 4.

Pour les 15053 dossiers de maladie trophoblastique, 2809 déclarations émanaient de la région Rhône-Alpes élargie, 12202 d’autres départements français et 42 de pays étrangers (Arabie Saoudite, Italie, Gabon, Suisse, Egypte, Belgique) 

2. Les relectures anatomo-pathologiques

Depuis la création du Centre, 15313 patientes ont bénéficié d’une 1ère lecture unique ou d’une double lecture par un pathologiste référent du Centre. Certaines de ces 11535 patientes ayant eu plusieurs curetages, et/ou plusieurs épisodes de môle hydatiforme, on comptabilise 15487 prélèvements concernés dont 13715 doubles lectures.

En 2024, les pathologistes du Centre de Référence ont réalisé une double lecture pour 868 prélèvements. (Lecture par l’anatomopathologiste local dans un 1er temps puis par un anatomopathologiste référent dans le cadre des relectures systématiques organisées par le Centre).

Sur l’ensemble de ces 868 prélèvements transférés pour relecture le diagnostic initialement porté a été confirmé par l’anatomopathologiste référent dans 588 cas soit 67,7% des cas.

Dans 32.3% des cas, le diagnostic initial a donc été corrigé.

45 patientes ont été reclassées en «grossesse non môlaire » (5.2%).
Parmi les principaux diagnostics erronés on compte : des supposées môles partielles qui sont d’authentiques môles complètes (N= 21 soit 2.4%), des supposées môles complètes qui sont d’authentiques môles partielles (N= 9 soit 1%), des supposées grossesses non môlaires qui sont d’authentiques môles (N= 15 soit 1.7 %), ou des môles non affirmées qui sont confirmées (N= 111 soit 12.8%)
.

3. Les femmes présentant une môle hydatiforme à évolution favorable

On compte 12307 patientes avec une issue favorable (négativation persistante des hCG). L’âge moyen de ces patientes est 32 ans.

Parmi ces 12307 patientes, on compte 7680 môles complètes, 4387 môles partielles, 137 grossesses gémellaires associant grossesse normale et môle hydatiforme, et 53 môles non affirmées, 28 môles invasives et 7 môles dont le type n’est pas précisé. (8 dossiers sans examen anatomopathologique).

Si on exclut les patientes ayant eu une hystérectomie d’emblée, le risque de rétention après une première évacuation est illustré par la fréquence des patientes ayant eu au moins eu deux évacuations qui s’élève à 11.6% (n=1413) des cas. 11.3% des patientes (n=1372) ont eu 2 aspirations. 0.3% des patientes (n=41) ont eu plus de 2 aspirations.

Le délai moyen de négativation des hCG est de 9.6 semaines. Il est de 9.8 semaines pour les môles complètes et de 9.3 semaines pour les môles partielles. Il est de 11.8 semaines pour les grossesses gémellaires associant grossesse normale et môle hydatiforme.Le délai de négativation est inférieur ou égal à 8 semaines dans 51% des cas. Ce pourcentage est de 52% pour les môles partielles. Il est de 51% pour les môles complètes.

4. La prise en charge des évolutions anormales

On compte 2328 dossiers de tumeur trophoblastique dont 29 après normalisation du taux d’hCG. Parmi eux, on compte 386 môles invasives et 308 choriocarcinomes dont 1 associé à une MC. On compte également 68 tumeurs du site d’implantation (dont 3 associée à un choriocarcinome), 33 tumeurs trophoblastiques épithélioïdes (dont 3 associée à un choriocarcinome) et deux tumeurs mixtes TSI+TTE. 1317 de ces dossiers nous ont été déclarés au stade de môle, les autres nous ont été signalés après le diagnostic de tumeur trophoblastique.

La moyenne d’âge des patientes ayant développé une tumeur trophoblastique est de 37 ans.

Dans 69% des cas, c’est principalement l’évolution anormale de la courbe semi-logarithmique des hCG qui a permis de faire le diagnostic de tumeur dans les suites d’une môle. Dans 5% des cas, la présence de métastases a permis de faire ce diagnostic. On note des saignements d’origine génitale dans 17% des cas). La survenue d’un hémopéritoine brutal a été le mode de révélation de la tumeur pour 34 patientes. L’une d’entre elle a dû avoir une hystérectomie en urgence. Le diagnostic s’est fait pour 10 autres patientes suite à des crachats hémoptoïques, et suite à un thrombus artériel pulmonaire dans un autre cas. Plus rarement, c’est dans les suites d’un accouchement que le diagnostic de tumeur a pu être porté (métrorragies persistantes, détresse respiratoire, hémopéritoine…).

Dans 79.7% des cas, les tumeurs trophoblastiques ont fait suite à une grossesse môlaire. Dans 11.9% des cas, l’issue de la grossesse ayant précédé la tumeur trophoblastique était un accouchement.

Les médecins du centre ont conseillé les médecins des patientes dans le bilan d’extension à réaliser. Le résultat de ce bilan a permis au centre d’établir le score FIGO et de guider ainsi le choix de la chimiothérapie.

1078 patientes ont été traitées par monochimiothérapie seule à base de Méthotrexate, 245 par EMA-CO +/- EP low dose d’induction en 1ère intention, 93 par une ou 2 monochimiothérapie puis polychimiothérapie. 262 hystérectomies seules ont été effectuées à visée de traitement. 63 patientes ont reçu une mono ou une polychimiothérapie après échec de l’hystérectomie.

56 patientes ont reçu un traitement par AVELUMAB (immunothérapie) dont 34 en première intention.

109 patientes ont eu un diagnostic de môle invasive suite à une hystérectomie faite pour évacuer la grossesse môlaire et n’ont pas nécessité de traitement.

19 patientes ont vu leurs hCG se négativer spontanément après le curetage.

Le délai de mise en route du traitement après l’évacuation , lorsque la grossesse à l’origine de la tumeur est une môle hydatiforme, est en moyenne de 2.6 mois.

Le délai de négativation à partir de la mise en route du traitement est en moyenne de 13 semaines.

Parmi les patientes traitées, plus de 95% ont été prises en charge directement par le médecin correspondant. Les autres ont été prises en charge par les oncologues des centres régionaux, à la demande des médecins correspondants.